Du dogmatisme en Aïkido

Comment rester fidèle à l’enseignement de Maître Ueshiba sans tomber dans la réification d’un art? Comment s’inspirer, s’appliquer, comprendre sans figer? Comment savoir que je suis sur la bonne voie? Existe-t-elle?

En chinois ancien le verbe « être » n’existe pas. La façon de penser les choses est de les situer toujours quelque part entre deux pôles dynamiques. Ainsi le « monde » se dit Terre-Ciel. Il faut donc comprendre que le monde se situe entre le haut et le bas, le solide et le gazeux, le visible et l’invisible, le palpable et l’insaisissable… Ces contraires non contradictoires créent le vide médian, espace de tous les possibles.

La forme d’une technique d’aïkido ne peut être qu’une des mille variations possibles entre Omote-Ura, entre le centre et le cercle, entre l’accueil de la force de l’autre, et l’imposition de notre énergie… Il est donc impossible de figer notre étude sur la répétition d’un geste unique, constant, toujours observable et toujours évaluable selon des critères fixes.

Perpétuer l’art de O Sensei ne consiste pas à singer ses mouvements mais à affiner notre compréhension de l’univers possibiliste qu’il nous a transmis.